Le miracle n'est pas de marcher sur l'eau, il est de marcher sur la terre verte dans le moment présent et d'apprécier la beauté et la paix qui sont disponibles maintenant.
Thick Nhat Hankv
Îles Marquises
Atoll de Toau
Tuamotu, Polynésie Française
Montée des eaux aux Tuamotu
Île Robinson Crusoé - Chili
Tempête à Robinson Crusoé
La
profondeur est de 10 mètres. Notre mouillage est composé d'une ancre
plate Britanny de 20 kg, 50 mètres de chaîne de diamètre 8mm et de 20
mètres d'orin de diamètre 18.
Moins il y a de profondeur et plus vite la chaîne arrive en tension, l'orin a l'avantage d'amortir énormément les à-coups transmis à l'ancre.
Traversée en solitaire
de Tahiti à Puerto Montt au Chili
Plus les choses sont simples, plus on peut passer de temps à les
contempler, à l’image d’un feu de cheminée. L’avance du bateau sur la
mer est captivante. Le jeu de l’étrave avec l’océan, la danse de l’écume
dans le sillage sont ma cheminée. Quand je regarde Naïla fendre la mer,
je rêve éveillé dans les bulles d’écume et j’oublie tous les soucis du
monde.
Un Dauphin joyeux
Île de Raivavae
Tempête sur Raivavae
Insouciants, on trace des plans d'avenir et, en quelques minutes, le sort vous jette à poil sur un quai à l'autre bout du monde.
Brave Naïla, malmené, recevant des coups sans pouvoir les rendre, mais toujours là.
Bombe météo, île de Raivavae.
Île Amsterdam
http://www.institut-polaire.fr/ipev/les_regions_polaires/iles_subantarctiques/amsterdam_et_saint_paul
Escale d'un soir sur l'île Amsterdam.
Escale d'un soir sur l'île Amsterdam.
L’heure
de partir a sonné. Naïla reste invisible dans la nuit. Deux
hommes mettent l’annexe à l’eau après avoir demandé à
l’éléphant de mer de bien vouloir se déplacer un peu. Pas
content d’être réveillé, mais il consent, la gueule ouverte, à
reculer d’un mètre. Nous chargeons l'annexe de plusieurs sacs de
vivres : oranges, lait, viande et baguettes de pain encore
chaudes préparées par le boulanger spécialement à notre
intention. De la cale, le tracteur de la base éclaire Naïla
de ses phares. Moments inoubliables.
Île Saint-Paul.
Au milieu de l'océan Indien, il y a un petit bout de terre sans arbre habillé d'un simple manteau d'herbe. Une île comme seul un conteur aurait pu l'imaginer.
Il est impossible de dépeindre l'impression ressentie quand on entre dans ce port naturel. lorsqu'on contemple ce spectacle imposant et sévère, on éprouve une émotion dont on n'est pas le maître. Louis Adam Mieroslawski, île Saint-Paul 1843.
Sauvetage d'un bébé otarie, île Saint Paul.
Dans
les vestiges de la conserverie, nous découvrons une jeune otarie
tombée au fond d’un trou béant de plusieurs mètres. Deux gros
yeux noirs pleins de détresse nous regardent. Retour au bateau
chercher un cordage.
Une
fois descendu dans la fosse, elle s’approche de moi, méfiante, son
museau me renifle. Je la caresse, elle ne bouge pas. Je sens qu’elle
sait, malgré sa peur. Son seul salut repose sur moi.
–
Tonton va te sortir de là, mais il faut passer la
ficelle autour de tes pattes.
Elle
me regarde, se laisse faire. Instant d’émotion inoubliable.
Corinne et les otaries.
Île de Rapa.
Le taro de Rapa est le meilleur
du monde. Parole de Rapa. Cette plante à rhizome est cultivée comme
le riz dans des marécages irrigués. Après avoir été bouilli, le
tubercule est débarrassé de sa peau. On le consomme ainsi ou en
popoi après préparation. Le taro est écrasé à l'aide d'un gros
caillou, le tuki, sur une grande pierre plate, le kara.
Il se transforme en une pâte épaisse et gluante, ensuite battue à
la main jusqu'à l'obtention d'une pâte souple et homogène qui
doublera de volume en fermentant. Le samedi matin, les arrière-cours
résonnent de ce concert de martèlements comme une mélopée
primitive, le chant de la popoi. Elle est consommée telle quelle en
accompagnement de poisson, de viande, ou bien de confiture. Le taro
et la popoi constituent la base de l'alimentation locale.
Coup de vent à Rapa.
Pêche aux poissons volants.
Une petite tache bleutée dans le faisceau du projecteur, le premier mārara. Il donne l'impression de dormir à fleur d'eau. Le bateau s'approche de lui, Punua saisit l'épuisette, et déjà l'exocet se débat au fond de la barque. Un monstre de 50 cm de long, 1 kg. Rien de comparable avec les petits que l'on récupère parfois le matin sur le pont de Naïla en traversée. Ils ne se laissent pas tous attraper aussi facilement. Certains tentent de s'enfuir en battant des ailes à la surface. Le pêcheur joue alors du projecteur, donne des ordres au barreur, et hop, un coup d'épuisette.
Île des Tuamotu.
Dans la baraque délabrée, nous tombons pieds à pattes avec un crabe de cocotier monstrueux, trois ou quatre kilos. Corinne lui tend un bâton, il s'y accroche. Il ne ferait pas bon lui confier un doigt. L'image de la vie dans cet environnement à l'abandon est rassurante, nous n'avons pas faim de la chair de ce crabe. Avouons qu'aujourd'hui, il nous réjouit plus vivant que dans notre assiette.
Un petit coin de paradis.
Nous passons ici quatre jours enchanteurs, sous un ciel immaculé, sans vent pour déraper le seul nuage blanc ancré à l'horizon. Nous ne débarquons qu'une fois par jour afin de ne pas déranger les oiseaux, marchant le plus souvent sur le sable là où à marée haute la mer effacera nos pas.
La nature géologique de l'île de Pâques a favorisé un cavernement important. Les tunnels de lave sont nombreux, leur longueur variable de quelques mètres à près d'un kilomètre. Les plus grands étaient aménagés en habitations, les plus petits servaient de caches en temps de guerre. Plus nous explorons, plus nous découvrons, et plus il nous semble que nous pourrions encore rester des mois ici.
Île de Pâques.
Sur l'île de Pâques, la Tapati bat son plein pendant ces deux premières semaines de février, toute l'île est en fête.Il y a des épreuves plus spectaculaires comme la course de chevaux dont nous avons assisté aux entraînements, mais surtout, la descente d'une montagne allongé sur deux troncs de bananiers. Cinq compétiteurs seulement, l'épreuve des braves par excellence. La préparation et la concentration des hommes est si intense que toute l'atmosphère en est chargée. Nous avons la bouche desséchée au moment où chacun d'eux s'élance sur la pente herbeuse.
Navigation au près.
On
évoque des vents de 50-60 nœuds, mais se rend-on compte ce qu'est déjà
25-30 nœuds de vent établi, qu'il faut remonter au près pendant des
jours ? Deux, trois ris dans la grand-voile, mouchoir de génois, parfois
trinquette afin de se reposer et soulager le bateau. Le terme tailler
la route convient bien. L'étrave, telle une hache, s'élève à chaque
vague et s'abat derrière, rejetant l'écume comme des copeaux de bois.
Après toutes ces années, je m'interroge encore : comment bateau peux-tu
résister des jours à ce traitement sans te disloquer ?
Île de Trindade.
À
notre arrivée, la coque était couverte
d’anatifes. Des milliers de poissons l’ont décapée à l’image
d’un passage au jet haute pression. La moindre pelure d’oignon
jetée à l’eau disparaît, instantanément dévorée.
Albatros
Que cherches-tu Albatros ? Tes journées s'écoulent à
planer au ras des vagues. Tu pars, tu reviens vers nous. Je ne vois
jamais ta tête plonger dans l'onde, pourtant là se trouve ta
pitance quêtée tout au long des jours.